Agro Logic monte en gamme dans le travail du grain bio

Courge, quinoa, sarrasin, pois ou lentille font partie de la vingtaine de graines triées, concassées et ensachées par Agro Logic. Implantée depuis 2016 à Nuillé-sur-Vicoin (Mayenne), l’entreprise collecte des graines bio auprès de 50 à 100 exploitants locaux selon les années. Certaines sont transformées sur place pour la fabrication de farine (sarrasin) et d’huiles (tournesol, colza, chanvre, cameline, chia, etc.).

Une référence en quinoa

À l’origine du projet, le lancement de la culture de quinoa bio en 2011, sous l’impulsion de la société Biograins, par le futur gérant d’Agro Logic sur son exploitation. « À l’époque, tout restait à inventer, il n’y avait pas d’outils industriels sur notre territoire pour sécher et prénettoyer les grains », se remémore Vincent Seyeux, agriculteur depuis 1993 et fondateur d’Agro Logic. L’itinéraire technique de la culture est mis au point et affiné par Biograins, filiale de la CAPL, créatrice de la filière Quinoa d’Anjou.

Seulement, l’éloignement géographique de la CAPL rend difficile la bonne conservation des grains. En parallèle, Biograins identifie un nouveau besoin : celui d’une filière de graines sans gluten. La combinaison de ces deux facteurs encourage Vincent Seyeux à se faire agréer organisme stockeur.

Aujourd’hui, l’entreprise dispose de quatre bâtiments et d’une capacité de stockage de 2 000 tonnes. Elle représente l’un des deux plus grands sites français de transformation du quinoa et commercialise, entre autres, 250 t/an de quinoa, 50 à 100 t de graines de courge, 500 t de millet et 200 t de lentilles. Forte d’un chiffre d’affaires de 2 M€, elle emploie 11 salariés et vend aux industriels (60 %), aux GMS et magasins spécialisés (30 %) ainsi qu’à la restauration collective (10 %). Ses produits sont commercialisés sous les marques « Fiers de nous, bio français », « On vous ditout » et « Agriculteurs bio d’ici ».

Extension d’activité

Malgré une perte de vitesse du bio ces dernières années, l’activité d’Agro Logic continue à se développer. « Le ralentissement a été moins brutal pour nous que pour des gros producteurs, car nous sommes sur des marchés récents avec de petits volumes. » Seulement, la différence de prix entre une matière première importée et une autre d’origine France est d’un facteur 2, voire 3. « Pour que notre activité soit résiliente, notre stratégie est de transformer nos produits sur place, souligne Vincent Seyeux. Cela limite les intermédiaires et réduit les coûts de transport tout en facilitant la traçabilité et le suivi sanitaire des produits. »

Agro Logic va élargir sa gamme de coproduits, avec des huiles pressées à froid et des farines extrudées utilisées dans les galettes végétales. Pour cela, elle a investi 5 M€ dans un nouveau bâtiment de 2 000 m² et des outils de production, chaîne d’extrusion, de torréfaction et de toastage, salle blanche et espaces de stockage à température ambiante et à froid, qui entreront en activité en 2025.